Les décorations du sapin de Noël

Claude, animateur de la marche aquatique est un descendant de verrier des Vosges

Il nous fait partager son histoire familiale :

Chaque année, petits et grands garnissent le sapin de jolies guirlandes et de belles boules de Noël. Mais d'où vient cette tradition ?

L’arbre de Noël s’avère l’un des plus puissants symboles de la période des Fêtes. En effet, on trouve un sapin naturel ou artificiel dans la plupart des organismes et commerces, ainsi que dans un grand nombre de chaumières. Évidemment, cet arbre doit être paré des plus belles décorations, particulièrement de boules de Noël.

La décoration de l’arbre de Noël apparaît, au 16e siècle, en Allemagne et en Alsace. À cette époque, le sapin est garni de confiseries, de petits gâteaux ou de fruits, particulièrement de pommes rouges. En Amérique du Nord, c’est en 1781, à Sorel, au Québec, que la baronne allemande, Frederika von Riedesel, décore un premier sapin de Noël.

 

La boule de Noël, comme on la connaît aujourd’hui, aurait toutefois vu le jour qu’au milieu du 19e siècle, en Lorraine, dans le nord-est de la France. En effet, selon la tradition, en 1858, une grande sécheresse dans les Vosges du Nord et la Moselle détruit les récoltes de fruits, dont celles des pommes.

Face à cette pénurie qui priverait les chaumières d’un sapin de Noël bien décoré, un souffleur de verre de Goetzenbruck, un petit village dans le département de la Moselle, à une cinquantaine de kilomètres de Strasbourg, a l’ingénieuse idée de remplacer les pommes par des boules rondes en verre soufflé de couleur rouge.

La popularité de ces boules se révèle immédiate et se répand en Europe, puis dans le monde, grâce notamment à la verrerie Vergo, de Goetzenbruck, qui en produit en grande quantité à la fin du 19e siècle et accroît sa production dans la première moitié du 20e siècle. Ainsi, la production de l’usine Vergo passe de 80 000 boules de Noël dans les années 1930 à 200 000 en 1950. Par la suite, la production diminue progressivement, car l’usine artisanale n’arrive plus à concurrencer les fabriques de productions automatisées qui vendent à bien meilleurs prix. L’usine de Goetzenbruck ferme ses portes en 1964.

Heureusement, en 1992, la Moselle accueille, dans la commune rurale de Meisenthal, le Centre international d’art verrier, qui souhaite perpétuer le savoir-faire des boules traditionnelles de Noël dans les Vosges du Nord et la Lorraine. Six ans plus tard, le rêve devient réalité et la production artisanale recommence comme dans les années 1850. En effet, chaque année, des designers conçoivent une édition unique et des artisans verriers y fabriquent 60 000 boules de Noël, dont 400 par jour à la période des Fêtes.

À Meisenthal, on peut aussi visiter le Musée du Verre qui retrace toute l’histoire de cet art. Elle est perpétuée de génération en génération comme des passeurs de mémoire. Elle est également à l’origine de l’aventure industrielle dans la vallée des Vosges. 

Les principales verreries des Vosges du Nord : Münzthal en 1586, Soucht en 1629, Kahlenberg en 1630, Glasthal et Hützelthal en 1702, de Neuhütte en 1707, du Hochberg en 1715 (aujourd’hui Musée Lalique, a Wingen sur Moder), de Goetzenbruck en 1721 (Meisenthal, Centre International d’Art Verrier) et enfin de Saint-Louis en 1781, (Cristallerie Saint Louis lès Bitche).